samedi 5 mai 2012

Munajaat e Shakeen مناجاة الشاكين

مناجاة الشاكين
 Munajaat e Shakeen


j'ai vécu sur internet comme sur un bateau . Une navigation folle et furieuse de site en site de port en port de bibliothèque en bibliothèque d'images en images et de sons en sons. Folle et furieuse parce qu'elle durait des dizaines d'heures par jour, une forme de possession brute et folle, comme prise dans les entrailles de la baleine de moby dick (batn al hut). On peut se voir agissant, navigant, on peut se voir navigué, porté assujetti à une chaise enchâssé devant un écran prise entre les mailles de son filet.
Ce qui se vit dans ces instants ne ressemble en rien à la prise d'une drogue, il n'y a pas d'incandecence dans dans internet. Ce monstre est froid, si tant est que cet objet puisse être doté d'un attribut quelconque. Il est si froid que l'acier fond dans ces entrailles. Cette passion quand elle prend l'être humain est une souffrance terrible, car il y a toute sorte d'espèce de poissons dans l'océan, dont des espèces vénéneuses, dont des espèces non comestibles, dont des espèces qui n'ont cours nulle part ne se vendent ni ne s'achètent et vous transforment jusqu'à faire de vous un autre vous même, méconnaissable, ne ressemblant en rien, composite, branlant de mille et mille choses contradictoires, puèriles et foncièrement pour la plupart grossières.
D'être revenu aujourd'hui dans les parages de cet océan de tristesse, j'ai retrouvé il est vrai quelques automatismes. Cette forme de navigation ne s'oublie pas. Mais avec la mesure de quelqu'un qui a appris durant des années à vivre au plus prés de la réalité sociale, à viser un objectif le réaliser, s'y tenir et à éviter l'errance.
Le monstre qu'est internet n'est un monstre que dans la mesure où il suscite une errance folle qui n'est pas perceptible parce que ces formes de vagabondages sur un fauteuil ne sont pat pas perçus comme tels (al ahwaa) Dans ce niveau de la réalité, il faut toujours cibler, je dis rien là que de de l'essentiel est des milliards de pages ne remplaceront pas une lettre dans un verset.
Je ne ne prends ce bateau que parce qu'il faitut bien dans ma condition d'être dispersé trouver un canal où reposer mes différentes identités. Quand je dis canal, je veux dire support. Un support qui repose une partie de cet esprit englobant dont m'a affublé un destin que je ne saurai accuser de quoique ce soit parce qu'en dehors de lui je n'aurais nulle existence. Le trait ne peut tenir de repproche au stylo, le stylo n'a rien à reprocher au plastique tout comme la couleur de l'encre ne peut rien reprocher à la couleur de la plume.
Cette mort permanent de l'être dispersé entre la multitude de ses identités n'a ni medecine ni soin. l'identité unique recherchée est perdue quand bien m^me elle est en permanence revendiquée. L'être dans le courant de sa vie a fait de multiples acquisitions dans chacune il a laissé un peu de soi, dans chacune il a vendu ou acheté, il a fait commerce. il n'a pas seulement acquis des biens, il a aussi échangé des paroles, des mots, des valeurs. Cette pluralité peut elle être reconstruite? ce qui a été jeté dans le fleuve peut il être ramené? regroupé? retrouvé? les fleuves ne filent-ils pas vers l'océan? (laa yastawii al bahraan)

D'abord mon ami, il faut se rappeler qu'il n'y qu'un ennemi, les fausses divinités et la pluralité des divinités est l'évidence même de leur fausseté.

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